Nous avons interrogé le partenaire de projet de l’école supérieure tunisienne, Dr. Adel Bouallegue, sur cette coopération :

Nom : Adel Bouallegue

Université : Sousse

Spécialité : Génie électrique

1. Pouvez-vous nous parler du programme de coopération entre l’ENISo et l’université de Deggendorf?

Le programme de coopération entre l’École Nationale d’Ingénieurs de Sousse (ENISo) et la Technische Hochschule Deggendorf (DIT) s’inscrit dans le cadre du projet DAAD, Ta’ziz Partnership Programme, visant à renforcer les échanges académiques et la collaboration jusqu’en décembre 2025. Cette coopération a pour objectif d’accroître les compétences des étudiants et des enseignants de l’ENISo en promouvant l’échange interculturel et le transfert de technologies dans les domaines de la production, conversion, et transport de l’énergie verte.

Le projet, intitulé HVDC-Enrich, SE concentre sur les technologies de pointe liées aux semi-conducteurs de puissance, aux convertisseurs d’énergie haute fiabilité, et à l’énergie photovoltaïque. Son but est de relever les défis scientifiques associés au transport d’électricité en courant continu (HVDC) sur de longues distances, comme la transmission de l’énergie solaire produite dans le sud de la Tunisie vers l’Allemagne. Ce partenariat vise à répondre aux enjeux énergétiques mondiaux tout en soutenant les avancées technologiques dans le secteur des énergies renouvelables.

2. Selon vous, en quoi une telle coopération peut-elle être bénéfique pour les deux parties ? Quels sont les changements que vous avez constatés ?

Une coopération telle que celle entre l’ENISo et l’université de Deggendorf apporte de nombreux avantages pour les deux institutions.

Pour l’ENISo, elle permet d’améliorer la qualité de l’enseignement grâce à l’expertise allemande, en intégrant des technologies de pointe et des méthodes pédagogiques innovantes. Cette collaboration ouvre également des opportunités de recherche conjointe, renforçant ainsi les partenariats industriels et la visibilité internationale de l’école. De plus, elle permet l’accès à des technologies avancées, comme l’ingénierie des semi-conducteurs de puissance et les systèmes d’énergie renouvelable, qui enrichissent les cursus des étudiants.

Du côté de l’université de Deggendorf, ce partenariat lui permet de diversifier son vivier de talents en attirant des étudiants Tunisiens tout en renforçant son internationalisation. En collaborant avec l’ENISo, DIT peut également développer des projets de recherche appliquée dans des secteurs stratégiques comme les énergies renouvelables et les convertisseurs de puissance. Ce partenariat contribue à des impacts économiques tangibles grâce à des projets collaboratifs avec des industriels tunisiens et européens.

Les retombés directs dans le cadre de cette coopération ont touché à la qualité des enseignements pratiques, la recherche appliquée et l’identification des compétences Tunisiens pour intégrer des stages de recherche et des projets de fin d’étude.

Elle a entraîné une augmentation des échanges académiques, avec plus de séminaires, ateliers et programmes de mobilité.   Cette collaboration renforce les compétences techniques des enseignants et des étudiants, améliorant ainsi la qualité des enseignements, des projets académiques et professionnels.

3. Sur le plan personnel et professionnel, comment le contact avec les Allemands en générale vous a-t-il influencé ?

Le contact avec les Allemands influence profondément le développement personnel et professionnel. Professionnellement, il favorise une approche rigoureuse et méthodique, renforçant la gestion du temps et l’organisation des tâches. Leur quête d’excellence technique et leur innovation dans des secteurs tels que l’ingénierie incitent à adopter des solutions de pointe et à améliorer les standards de travail.

De plus, le pragmatisme allemand, orienté vers des solutions pratiques et efficaces, aide à optimiser les processus et à obtenir des résultats concrets. Enfin, la collaboration internationale avec des partenaires allemands permet de mieux comprendre les normes et standards internationaux, élargissant ainsi les perspectives professionnelles sur la scène mondiale.

Le DAAD soutient le programme « Partenariat Ta’ziz » avec des universités partenaires des pays suivants de la région MENA (Middle East & North Africa) avec des fonds du ministère allemand des Affaires étrangères : en priorité la Tunisie, le Soudan, le Liban et l’Irak, ainsi que l’Egypte, l’Algérie, le Yémen, la Jordanie, la Libye et le Maroc. Rien que pour la région du Maghreb, le DAAD soutient depuis 2022 27 projets dans différents domaines.

Le mot arabe « Ta’ziz » signifie “renforcement / consolidation » et doit exprimer clairement l’orientation du programme. Le programme permet de créer des espaces de dialogue pour les efforts de réforme dans les universités d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et pour l’intégration des acteurs extra-universitaires.

L’appel d’offres pour les courtes mesures de Ta’ziz 2025 a été lancé le 1er octobre 2024.

Dates limites de dépôt des candidatures :

• 29 novembre 2024 pour les mesures se déroulant entre le 01/03 et le 31/12/2025.
• 30 mai 2025 pour les mesures entre le 01/09/ et le 31/12/2025.

Plus d’informations : https://www.daad.de/de/infos-services-fuer-hochschulen/programme-der-projektfoerderung/detail/taziz-partnerschaft-kurzmassnahmen/?pfp-id=57660897